MEMBRE INFERIEUR
ARTICULATION DU GENOU
RECONSTRUCTION DU LIGAMENT CROISE ANTERIEUR (DIDT ou DT4)
La stabilité du genou est assurée par des ligaments qui sont des sortes de rubans plus ou moins élastiques. Le ligament croisé antérieur, situé à l’intérieur de l’articulation, relie la partie antérieure du tibia à la partie postérieure du fémur. Il empêche le tibia de partir en avant et stabilise le genou lors des mouvements en rotation.
Il peut être rompu à la suite d’un traumatisme, occasionnant une instabilité du genou. Il ne cicatrise pas spontanément dans une position efficace. Les répercussions sur la stabilité du genou sont variables selon les personnes et elle est d’autant plus ressentie lors de la pratique sportive ou lors des mouvements en rotation.
L’instabilité se manifeste par des sensations de lâchage et de blocage du genou et peut engendrer des lésions du cartilage, des ménisques et des autres ligaments.
Le but de la ligamentoplastie du croisé antérieur est de stabiliser le genou permettant la reprise de toutes les activités sportives, et d’éviter les lésions cartilagineuses ou méniscales limitant ainsi la dégradation de l’articulation.
L INTERVENTION
L’intervention consiste à remplacer le ligament rompu. Ce geste est réalisé sous arthroscopie, c’est à dire sans ouvrir l’articulation. Une petite caméra est introduite dans l’articulation pour visualiser la rupture du ligament et vérifier les ménisques et le cartilage. Des petits instruments sont utilisés par la suite pour réaliser une logette au fémur et un autre au tibia.
Une incision courte est réalisée en bas du genou pour prélever un tendon de la cuisse. Le prélèvement est alors passé à l’intérieur du genou et fixé dans les logettes osseuses par un système de boutons ou des vis et des agrafes. Il remplace ainsi le ligament rompu.
Les lésions méniscales et cartilagineuses seront traitées dans le même temps opératoire et cela selon leur nature.
L’intervention peut être réalisée sous rachi-anesthésie ou bien sous anesthésie générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne une demi-heure et se fait lors d’une journée d’hospitalisation en ambulatoire. Après l’opération, un pansement stérile ainsi qu’une attelle sont mis en place.
Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.
LA RÉ-ÉDUCATION POST-OPÉRATOIRE ET LA REPRISE DES ACTIVITÉS
Vous pouvez commencer à marcher dès votre sortie, le soir. La marche s’effectue avec l’attelle entre deux cannes. A la sortie de la clinique, la rééducation peut être réalisée en centre ou chez un kinésithérapeute.
L’attelle est déverrouillée pour permettre la flexion du genou. Elle est gardée pour une durée de 2 à 3 semaines. À partir de la deuxième semaine, les cannes sont abandonnées.
La reprise du volant est envisageable après le 1er mois. Celle du travail survient en général entre le 1er et le 2ème mois et cela en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être plus précoce.
La reprise des sports dans l’axe (natation, vélo, course à pied) se fait au troisième mois. La reprise de tous les sports à l’entraînement est envisageable à partir du 6ème mois. Il faut souvent attendre encore 1 à 2 mois pour retrouver tous les automatismes et renouer avec la compétition.
LES RISQUES
L’opération présente peu de risques. Mais des muscles, tendons, ligaments, nerfs ou vaisseaux sanguins peuvent être abîmés, accidentellement pendant l’opération ou après, suite à un gonflement trop important du mollet ou à un déplacement des moyens de fixation du ligament. Cela peut nécessiter une réparation et créer des problèmes de fonctionnement ou de sensibilité de certaines parties de la jambe.
Si nécessaire, un traitement limite le risque de formation de bouchons de sang (caillots) dans les veines des jambes (phlébite). La zone opérée peut être envahie par des microbes (infection) ce qui nécessite un traitement médical, voire chirurgical. La douleur est contrôlée médicalement et diminue rapidement, mais il est normal que votre genou reste gonflé plusieurs semaines.
De petites douleurs peuvent persister mais habituellement elles finissent par disparaître.
LES RÉSULTATS
La disparition des douleurs, des blocages et des sensations d’instabilité est très rapide après l’opération. La récupération complète de la mobilité et de la force musculaire survient en général entre 3 et 6 mois.
L’état des muscles est un élément majeur à considérer avant de pousser le genou à sa limite, en particulier dans le sport. Le ligament remplacé n’est pas meilleur que le ligament d’origine et une nouvelle rupture peut toujours survenir.
Les patients sont habituellement très satisfaits du résultat, mais la prudence reste recommandée (surtout dans les sports pivot-contact). Tout comme le ligament d’origine, le nouveau ligament peut s’abîmer avec le vieillissement de l’articulation ou en cas d’accident.